– Bonjour Nelly.
– Salut !
Je suis trop contente qu’on se voie aujourd’hui pour papoter un petit peu, et qu’on apprenne à mieux se connaître, parce que c’est la première fois qu’on se rencontre.
– Ouais.
– Est-ce que vous voulez bien vous présenter un petit peu chacune, dire euh… votre prénom, votre âge, où vous vivez, et euh… ce que vous faites dans la vie ?
Alors moi c’est Hélène, et je suis donc euh… avec Judith, une des fondatrices de la chaîne et du podcast Easy French. Et donc, on enseigne le français toutes les deux. J’ai 30 ans, et j’habite maintenant aux Pays-Bas, à La Haye depuis 8 mois. Je suis souvent de retour à Paris, parce que j’ai été parisienne pendant de longues années, donc ça me manque beaucoup.
Et moi je m’appelle Judith, j’ai bientôt 32 ans, et je vis à Paris depuis une dizaine d’années. Et avant j’étais dans le nord de Paris, en banlieue parisienne. En fait je suis sûre que vous les connaissez, parce que Easy French ce sont des stars de YouTube.
– On aimerait bien !
Toi Hélène, tu as quitté Paris depuis combien de temps ?
– J’ai quitté Paris en août dernier. Donc là on est en mai… ça fait donc combien de mois ?
– 8 mois.
– C’est ça.
– Plus que 8 mois.
– 9 mois !
C’est comment la vie aux Pays-Bas ? Est-ce que tu es contente ? Est-ce que Paris te manque ?
– Alors, j’ai pas choisi les Pays-Bas, hein. C’était pas un choix, c’était vraiment un hasard, puisque mon copain a trouvé du travail là-bas. Quelque chose qui était très bien pour lui, très intéressant et très bien pour sa carrière. Donc on a décidé d’aller tous les deux là-bas, puisque on voulait rester ensemble, rester au même endroit. Et donc j’y suis allée en me disant que c’était pas loin, et que je pouvais revenir à Paris souvent. Mais clairement, j’aurais pas choisi cette destination. Je préfère vivre à Paris.
– Moi aussi je préférerais que tu vives à Paris, ou ailleurs en Europe. Par exemple en Espagne, en Italie… je suis plus intéressée par les pays plus au sud.
Hm… donc c’est pas vraiment une expérience toujours positive, mais c’est une expérience formatrice, je pense.
– C’est temporaire ou tu te projettes sur le long terme là-bas ?
– C’est temporaire.
– D’accord.
– Je pense qu’on restera au total deux ou trois ans.
– OK.
– Et ensuite on reviendra en France. C’est le projet en tout cas.
Et toi Judith, tu es née à Paris ? Tu es une pure Parisienne ?
– Je suis née à Paris, effectivement. Et j’ai grandi à Saint-Denis, dans le nord de Paris.
– C’est une banlieue au nord de Paris.
Tu as fait des études de médecine ?
– Oui.
– Excellent !
– Bah je l’apprends en direct.
Donc c’était pas ton objectif de devenir professeure de français à la base ?
– Non, pas du tout ! C’était pas du tout mon objectif de devenir professeure de français à la base. J’ai étudié la médecine pendant 10 ans. Je suis diplômée de médecine.
– Vrai ?
– Non c’est pas vrai ?
– Si c’est vrai ! Nous avons un docteur en médecine ici avec nous !
– Je vais pas le dire trop fort, ok ?
Et voilà. On a commencé Easy French en parallèle de mes études.
C’était quoi ta spécialité en médecine ?
– J’ai fait de la médecine d’urgence.
– Médecin urgentiste ! Rien que ça !
Aujourd’hui tu as pas envie d’exercer en tant que médecin ?
– J’ai arrêté il y a environ 6 mois.
– Il y a 6 mois ?
– Oui, j’ai pris la décision de me consacrer à Easy French à plein temps.
– OK. Extraordinaire !
– Attends… j’ai raté un épisode !
– On en parle souvent dans notre podcast !
– Je croyais que… on en a pas du tout parlé ! Désolée.
– On a fait tout un épisode : Judith arrête médecine…
– … que je n’ai pas écouté. Voilà.
Et toi, est-ce que tu es professeure de formation ? Tu vas m’apprendre que tu es chirurgienne ? Pilote de ligne ? Je sais pas !
– Elle aurait pu être prof de yoga !
– Ah ouais, yoga oui… mais j’ai jamais fait de formation ou de choses comme ça. Mais oui, je suis prof de français. C’était mon objectif à la base. J’ai fait des études de lettres. J’ai étudié la littérature française.
– D’accord.
– Et j’ai fait un master spécialisé en Français Langue Étrangère. Donc comme toi Nelly ?
– Exactement, pareil.
-Je me destinais à enseigner aux étrangers. Je pensais pas le faire dans un cadre comme ça. Je pensais pas créer mon entreprise, ni faire des vidéos en ligne, ni des podcasts. Mais je suis très contente de faire ça. Je me reconnais beaucoup dans ton parcours, puisque moi aussi j’ai étudié la littérature. J’ai eu un bac littéraire, ensuite j’ai travaillé un peu dans la culture, dans l’associatif. Et après, je voulais voyager. Donc je me suis dit : « OK, je vais devenir prof de français pour les étrangers. »
Le plan ne s’est pas déroulé tout à fait comme prévu, puisque finalement j’ai pas enseigné à l’étranger, mais en ligne, pour toucher encore plus de monde.
– Il y en a plein, des inconvénients, dans ce métier. Le métier d’entrepreneur en général, c’est vraiment difficile, parce que c’est à nous de créer notre cadre, de nous organiser pour que les choses fonctionnent. Et ça, c’est un des points qui au quotidien est le plus pesant : dépendre complètement de soi-même. Si ça marche, tant mieux, mais si ça marche pas… c’est compliqué, même pour se payer, etc.
Toi, tu as ressenti des choses similaires ?
– Oui, évidemment. Déjà, il y a de l’insécurité : financière, mais aussi émotionnelle. Parce que quand une vidéo marche bien, je me sens géniale. Je me dis : “Je fais du bon boulot.” Et quand ça marche moins bien, je perds confiance en moi, je me remets en question. C’est un métier qui demande de se remettre énormément en question. Parfois, on a l’impression d’avoir fait le tour, on veut essayer des concepts nouveaux… ça marche, ça marche pas… faut pas avoir peur de l’échec.
Donc oui, il faut se remettre en question, mais sans oublier qui on est.
– Parfois, c’est dur parce qu’on voit quelqu’un qui réussit, et on se dit : “Pourquoi pas essayer de faire pareil ?” Mais souvent ça ne nous correspond pas, et ça marche pas pour nous. Donc : se remettre en question, oui, mais il ne faut pas essayer de copier les autres.
– Oui. Rester fidèle à ce pourquoi les gens nous suivent aussi.
– Le temps libre est beaucoup moins délimité que dans un métier salarié, où on peut vraiment couper une fois rentré chez soi, ou en vacances.
– Pour nous, c’est très difficile de partir en vacances. On a commencé à partir un peu il y a un ou deux ans, et encore, c’est pas parfait. Même quand on est “pas au travail”, on peut répondre à des messages…
– Oui, très bien. Donc les vacances, les week-ends, les jours fériés, c’est un peu compliqué. On travaille vraiment là-dessus, on s’améliore. Il y a quelques années, c’était boulot non-stop.
– Quand on fait un boulot qui paraît cool, parfois on oublie qu’on travaille, qu’on est fatigué, et qu’on a besoin de se reposer. Après, on le paie.
– Ça, c’est dur. Le tournant, c’est quand on a commencé à déléguer certaines tâches. Là, on a pu mieux respecter notre rythme.
– Merci, c’est gentil. On parle beaucoup, et on a besoin de boire !
– Merci, toi aussi. Toi, tu pars vraiment en vacances et tu coupes complètement du travail ?
– Jamais, en fait.
– Oh là là…
– Ça fait cinq ans que j’ai jamais vraiment coupé. J’ai peur qu’on m’oublie. Si je poste pas sur Instagram ou YouTube pendant deux ou trois semaines, c’est fini, je perds tout mon travail des cinq dernières années.
– C’est hyper angoissant.
– Je n’ose pas partir. J’essaie de déconnecter un peu, moins travailler le week-end, mais la limite vie pro / vie perso est mince. Je travaille chez moi toute la journée.
– Pareil pour nous.
– Oui, oui. Et on implique souvent notre entourage pour nous aider.
– Oui ! Chacun de mes frères et sœurs a déjà filmé une vidéo. Mon copain m’aide aussi régulièrement. On ferait pas ça si c’était un autre travail.
– Oui, si on travaillait dans un bureau, on demanderait pas à notre famille de venir bosser avec nous. Là, par exemple, il y a des travaux dans la cour, avec le marteau-piqueur toute la journée, impossible de travailler ou tourner une vidéo.
– Moi, c’était l’été dernier, une semaine à Toulon. Ah non, aussi Noël en Auvergne dans ma famille. Là, pendant deux semaines, j’étais presque vraiment en vacances. J’ai quand même regardé quelques messages, mais on avait anticipé, pris de l’avance, et décidé de ne poster ni vidéo ni podcast cette semaine-là. Ça nous a coûté, mais c’était pour le mieux.
– Oui, mais c’était qu’une semaine. Après deux semaines, l’algorithme, c’est foutu.
– C’est ça. Ce fameux algorithme, c’est notre chef.
C’est quoi vos loisirs, ce qui vous fait vibrer, ce qui vous repose ?
– Toi, c’est le yoga, hein, comme tu disais ?
– Oui, le yoga, le sport en général. Je fais un peu d’autres choses aussi, mais chez moi, pour me déconnecter un peu après le travail.
– Elle peint très bien !
– Ah, mais pas souvent. Je lis beaucoup. Je suis très calme. Je fais beaucoup de loisirs chez moi.
– Moi, faut imaginer que jusqu’à il y a six mois, j’étais soit à l’hôpital, soit en train de tourner avec Hélène, soit en train de m’occuper de mon petit garçon, qui a un peu plus de deux ans. Donc c’est vrai que les loisirs, je les ai mis de côté pendant très longtemps.
Et là, petit à petit, j’ai repris. Effectivement, le sport, beaucoup. J’en parle un peu en podcast parce que c’est mon but ultime.
Et il y a un loisir dont je parle souvent : l’apprentissage des langues, en particulier de l’allemand, qui me fait vraiment plaisir.
– OK. Moi, le souci, c’est que quand j’apprends des langues, j’ai l’impression de travailler un peu.
C’est pour ça que j’ai un peu arrêté, même si j’aime ça. Honnêtement, c’est pas un loisir pour me déconnecter.
Donc je fais beaucoup de sport. Quasiment tous les jours.
– En fait, on est toutes pareilles, quoi. C’est ce qui nous fait tenir.
– Ouais. Moi, c’est devenu essentiel. Parce qu’on utilise tout le temps notre cerveau. On est souvent immobiles, assises à l’ordinateur, même si c’est pas ce qu’on voit dans les vidéos. C’est une grande partie de notre temps.
Le sport, c’est un moment où on se reconnecte avec son corps, avec des choses moins intellectualisées, plus basiques, on va dire.
Et le mouvement fait beaucoup de bien.
– Ce week-end, je suis allée marcher 30 km dans la forêt de Fontainebleau. C’était génial.
– Incroyable. Toute seule ?
– Non. Ça m’a reconnectée, être entourée de vert, de silence, ça fait beaucoup de bien.
La randonnée, c’est un de mes loisirs, par exemple. Je fais aussi de l’escalade.
Ça, les abonnés le savent, j’espère. Regardez l’état de mes mains !
– Aïe, aïe, aïe… les ampoules ?
– C’est pas des ampoules, c’est de la corne.
– De la corne, ouais, ouais. Est-ce que tu as la poudre blanche là ?
– La magnésie ? Oui, bien sûr !
C’est le nouveau sport à la mode à Paris : l’escalade. Mais de bloc, en salle.
– Oui, bah, c’est pas facile d’escalader autre chose à Paris.
– Si, il y en a qui escaladent en bord de Seine, les petits murs et tout.
– Après, moi, tout ce qui est culturel : j’adore. Voir des expos, lire, regarder des films… c’est pas très original, mais je suis passionnée de culture, française… et pas que.
OK. Ben en tout cas, merci beaucoup les filles d’avoir partagé ce petit moment avec moi.
– Avec plaisir, c’était super.
– Ouais, on a passé un très bon moment à apprendre à se connaître, à voir nos points communs, nos différences…
C’est une expérience pour nous aussi. On espère que vous avez apprécié.
Vous aurez la discussion plus pédagogique sur la chaîne Easy French, parce que ce sont deux sujets bien distincts. Je vous invite à aller voir la vidéo aussi postée sur leur chaîne.
Merci !
– Merci à toi.
Salut !
– Au revoir !
Hello I'm Nelly !